L’âge d’or de l’islam ou l’âge d’or des mécréants et des apostats ?

« L'islam a apporté la science ? Non, l'islam n'a rien apporté d'autre aux régions qu'il a conquises que l'obscurantisme, la destruction et la mort. Les musulmans et les islamophiles qui tâchent de faire croire à l'apport de l'islam aux sciences se réfèrent en général à un « âge d'or de l'islam », expression qui désigne les quelques siècles pendant lesquels les populations autochtones conquises par les arabo-musulmans n'avaient pas encore perdu leur culture sous la pression de ces derniers. Au début de cette période de l'histoire, ces autochtones, qui constituaient la très grosse majorité de la population des régions concernées, opprimés par un pouvoir colonisateur musulman ultra-minoritaire, étaient non musulmans et soumis à la dhimma. Petit à petit, ces dhimmis se sont convertis pour échapper aux lourdes contraintes liées à ce statut, de sorte qu'il y a eu des mathématiciens, astronomes, etc. musulmans. Mais ils ont simplement poursuivi ce qu'ils faisaient avant d'être colonisés par les Arabes puis, plus tard, par les Ottomans. 


Si vraiment l'islam avait été pour quelque chose dans leurs travaux et découvertes, il aurait fallu que le berceau de l'islam, le Hejaz, ait été le théâtre d'une activité scientifique foisonnante, et qu'il ait donné naissance à de nombreux scientifiques arabes : on ne peut pas apporter ce qu'on ne possède pas. Or, quasi aucun de ces savants « musulmans » n'était arabe. Les chiffres dit « arabes » et le zéro en tant qu'outil mathématique sont, on le sait, des inventions indiennes. Al-Khawarizmi, généralement présenté comme le plus grand mathématicien arabo-musulman était en réalité perse (né dans une région qui correspond à l'actuel Ouzbekistan), et ses travaux ne devaient absolument rien à une tradition arabo musulmane. L'autre grand nom des mathématiques « arabo-musulmanes », Abu Kamil, était égyptien, tout comme l'astronome ibn Yūnus. L'alchimiste Jabir Ibn Hayyan, considéré comme un des pères de la chimie, était perse, de même que les astronomes Al-Marwazi, Al-Farghani, Al-Khujandi, Ibrahim ibn Sinan etʿAl-Sūfī, l'opticien Ibn-al-Haïtham, les scientifiques polyvalents Al-Kindi, Al-Biruni et Rhazès. Le chirurgien Abu Al-Qasim était andalou, probablement d'origine berbère comme la majorité des colons musulmans de l'Espagne ; l'astronome et mathématicien Al-Battānī était anatolien, l'astronome et opticien Taqi al-Din est né en Syrie, a fait ses études en Égypte, et s'est ensuite installé, lui aussi, en Anatolie, etc.


Il a pu s'agir d'un « âge d'or » simplement parce qu'il n'était pas encore réellement musulman. Son islamisation n'était pas encore profonde, et ce qui a produit cet « âge d'or » est le substrat autochtone pré-islamique qui subsistait encore. Certains des hommes illustres, à cette époque, étaient musulmans, pour les raisons expliquées ci dessus, mais absolument rien de leur savoir n'était issu de la « culture » musulmane, et leur origine ethno-culturelle n'était que très rarement arabo-musulmane. Les conquérants arabes étaient tous des bédouins incultes, et n'ont jamais apporté quoi que ce soit des points de vue scientifique, technique, artistique, intellectuel, philosophique, etc. aux peuples colonisés. C'est au contraire les brillantes civilisations conquises (byzantine, perse, indienne, kabyle, égyptienne...), qui on apporté la culture qui leur manquait aux colonisateurs musulmans.


Avec le temps et sous la contrainte, les populations locales se sont de plus en plus islamisées, et par conséquent sont tombées dans la déchéance intellectuelle, morale et scientifique que l'islam provoque immanquablement tôt ou tard. L'« âge d'or » de l'islam est une période où nombre de civilisations non-musulmanes développées ont été progressivement toutes ramenées au niveau barbare du Hejaz du VIIème siècle. Il ne s'est agi d'un « âge d'or » que tant que ces civilisations ont pu survivre malgré le joug du pouvoir musulman. Quand l'islam a pris le dessus, c'en a été fini d'elles.


Faites l'expérience d'aller visiter le musée le plus proche de chez vous qui comporte une section d' « art islamique ». Vous trouverez des objets et oeuvres d'art perses, égyptiennes, syriennes, turques, indiennes, etc. Des objets provenant du Hejaz : zéro. Comme pour les sciences, si l'islam avait apporté quelque chose aux civilisations conquises des points de vue artistique et culturel, on trouverait des traces de ce qui a été apporté là où il est né. Or, il n'y a absolument rien. La « culture » qui a été la racine et le départ de l'extension de l'islam était un désert culturel aussi bien que scientifique.


L'expression « âge d'or de l'islam » est donc grotesque et usurpée. »


Jean Pythagore 


« En plus, les  savants  dits musulmans qui étaient généralement  Perses  ou  Berbères ,ont  été exécutés  car les théologiens classiques  et  extrémistes  les  considéraient comme  mécréants , vu  qu'ils critiquaient  la religion  et  ne  revenaient pas au Coran dans leurs  ouvrages !!! »


Beya Ben Hassine 



Qu’en est-il des scientifiques qui ont fait la grandeur de l’islam ?

Tous ces personnages remarquables dans l’histoire du monde arabo-musulman ont un point commun : leur attitude critique voire le refus de la doctrine islamique, alors je pose la question suivante : la croyance religieuse est-elle la source du génie d’un savant ? Si oui, alors le judaïsme est très largement en tête, si non alors que penser du fait que les savants de « l’âge d’or de l’islam » sont pour la plupart considérés comme des apostats, hérétiques ou athées par les oulémas musulmans ?


 1. Ibn Sina alias Avicenne : Médecin et philosophe perse, surnommé par les musulmans « l’imam des athées » (إمام الملحدين), a eu beaucoup de démêlées avec les gouvernants de son époque qui finiront par ordonner sa décapitation, il échappe cependant à l’exécution à plusieurs reprises.


 2. Abu Bakr ar-Razzi alias Rhazès: Savant perse et grande fierté des musulmans qui le qualifient de « Père de la médecine ». Le seul problème est qu’il était un « kafer » qui a renié l’existence de prophètes et considérait que seules la raison et la logique pouvaient mener à Dieu et pas les prophètes ou les révélations. Ces travaux enterrés pendant longtemps ont été repris en Europe participant à l’avènement des lumières, ce n’est qu’à ce moment-là que les musulmans ont entrepris de le récupérer sans réaliser ou en occultant le fait qu’il reniait Mahomet en tant que    prophète.


3. Ibn Rochd alias Averroès : Savant andalou et philosophe de renom, inspiré d’Aristote, il prônait également une approche logique et rationnelle du fait religieux notamment dans l’exégèse du Coran, Averroès croyait en un univers éternel ce qui lui valût d’être considéré comme un hérétique, il fut banni de Cordoue et ses ouvrages furent brulés, ce n’est que grâce aux traductions en latin que ses œuvres ont pu survivre. Ibn Taimia le grand théologien musulman le décrivit comme un « philosophe athée égaré qui affirme que les prophètes font croire aux gens ce qui est contraire à la réalité ».


4. Al-Farabi alias Alpharabius : Philosophe perse, qualifié de « Second maître » en référence à Aristote le « Premier maître ». Accusé de prôner la supériorité du philosophe sur le prophète et considéré comme un apostat et un mécréant par les théologiens musulmans.


 5. Ibn al-Muqaffa’ : Scribe perse dans les administrations omeyyade et abbasside, il est un pilier de la littérature arabe, certaines de ses œuvres sont très critiques envers les croyances religieuses héritées et affirment qu’aucune religion n’est convaincante après analyse et qu’au final le plus important est de bien se conduire avec les autres et ne pas faire le mal. Ses idées lui valurent une fin tragique, il fut accusé d’hérésie et fut exécuté sur ordre du calife, certains récits rapportent que ses membres furent découpés et brûlés sous ses yeux jusqu’à ce que la mort l’emporte…


6. Abou al-Allaa al-Maa’rri : L’un des plus grands poètes de langue arabe, a exprimé son scepticisme vis-à-vis des religions, partisan de la raison, refusait l’idée de « livres saints » Coran inclus. Sa poésie critique lui valut d’être considéré comme un hérétique par les théologiens musulmans.


7. Ibn al-Haytham alias Alhazen : L’un des savants arabes les plus remarquables, il est l’un des pionniers de la méthode scientifique, il croyait en l’idée de l’éternité de la matière et de l’univers. Ibn Taimia, le fameux théologien musulman le décrit comme « un mécréant athée semblable à Avicenne dans son égarement et son hérésie ».


8. Al-Kindi alias Alkindus : Philosophe aristotélicien, il fut accusé d’hérésie et fouetté publiquement, sa bibliothèque lui fut également confisquée. Il est décrit dans certains ouvrages musulmans comme un « astrologue égaré qui a renié la révélation et s’est opposé au Coran par sa parole ».


9. Jaber ibn-Hayyan alias Geber : Savant perse, l’un des pères de la chimie, était convaincu que la chimie pourrait créer artificiellement des entités semblables aux êtres vivants, accusé d’apostasie, certains musulmans vont jusqu’à nier qu’il a vraiment existé, les autres l’évoquent avec fierté ignorant (ou feignant l’ignorance) que ses idées font de lui un apostat.


10. Abbas ibn Firnas : Savant, inventeur, poète, musicien et médecin berbère, fut accusé d’apostasie, de pratiquer l’astrologie et la sorcellerie et d’être obnubilé par sa poésie et sa musique.


11. Ibn ar-Rawandi :L’un des apostats les plus célèbres du monde musulman, philosophe perse rationaliste, il considérait le Coran comme une œuvre médiocre et sans valeur.


12. Abou Nawaas : L’un des poètes les plus illustres du monde arabe, connu notamment pour ses poèmes érotiques et sa poésie satyrique à l’encontre de l’islam. Considéré comme un apostat et un pervers homosexuel par certains musulmans. Fut emprisonné et probablement assassiné.

Par Benjamin Lisant : Voici Un florilège de savants et de penseurs, ont eu à endurer, à travers l’histoire, des fatwas, excommunications, persécutions, procès ou autres opprobres, à cause des autorités religieuses :
Ibn al-Muqaffa (littérateur), Al-Fârâbî (philosophe), Ibn Sina (Avicennes) (philosophe et médecin médiéval), Abbas ibn Firnas (Afarnas) (inventeur, médecin, chimiste, ingénieur, musicien et poète), Ibn Rochd (Averroès) (philosophe, théologien, juriste et médecin), ibn Al Haytham (Alhazen) (mathématicien, philosophe, physiologiste et physicien), Ar-Razi (Rhazès), Al Kindi, Al-Khwârizmî (mathématicien, géographe, astrologue et astronome), Al Jahid, Jaber Ibn Hayan (Geber) (chimiste et alchimiste, astronome et astrologue, ingénieur, géographe, philosophe, physicien, et pharmacien et médecin), Abu-l-Ala al-Maari (poète), Omar Al Khayyam (écrivain et savant), Ibn Tofaïl al-Kéisi (philosophe), Ibn Battûta (explorateur), Thâbit ibn Qurra (astronome, mathématicien, philosophe et musicologue), a al-Yaqubi (historien et géographe), Al-Mas'ûdî (encyclopédiste), Miskawayh (homme d'État, philosophe, historien, savant et bibliothécaire), Al-Biruni (Mathématicien, astronome, physicien, encyclopédiste, philosophe, astrologue, voyageur, historien, pharmacologue), Nasir al-Din al-Tusi (philosophe, mathématicien, astronome et théologien), Ibn al-Nadim (bibliographe), Ulugh Beg (prince-astronome, assassiné) et, plus proches de nous, Taha Hussein (universitaire, romancier, essayiste et critique littéraire égyptien), Naguib Mahfouz (écrivain et intellectuel égyptien), Farag Fouda (écrivain égyptien, assassiné)[1]...

A cette liste, on peut rajouter 1) le mystique persan du soufisme et sunnite, Mansur al-Hallaj (858-922)[2] [4], condamné à mort, pour blasphème, et crucifié à Bagdad, le 27 mars 922, 2) Mahmoud Mohamed Taha (1909-1985)[3] [6], homme politique soudanais et un théologien musulman, exécuté le 18 janvier 1985 par le président Gaafar Nimeiry pour apostasie.

On peut ajouter à cette liste déjà exhaustive, les poètes et écrivains illustres accusés d'apostasie : 4) Abou El Aala El Maari, poète du 12 siècle, 5) Jallal Eddine Rumi poète soufi mystique, 6) Omar El khayem, poète athée iranien, Taha Hussein, un génie de la littérature arabe, de nationalité égyptienne, auteur décrié et accusé d'apostasie par l'institut musulman el Azhar, pour son ouvrage "Sur la poésie arabe païenne", révélant une arabie païenne civilisée, loin du cliché répandu par la littérature musulmane [déjà cité ci-avant].

7) Ulugh Beg, prince-astronome, gouverneur de Samarcande, a fait édifier un observatoire astronomique, au début du XVe siècle, dans cette ville. Il y travailla et enseigna avec quelque 70 mathématiciens et astronomes, dont Qadi-zadeh Roumi, al-Kachi et Ali Quchtchi, aboutissant à la publication des tables sultaniennes. Mais il s'était fait des inimitiés en donnant plus de poids à l'observation qu'au témoignage d'Aristote. Il avait fait scandale avec une fête, à l'occasion de la circoncision de son fils, où il y avait du vin. Mais ce n'est qu'après son assassinat (1449) que des intégristes eurent une occasion de raser l'observatoire. Source : Observatoire astronomique d'Ulugh Beg, https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Observatoire_astronomique_d'Ulugh_Beg

8) Al-Din, l'astronome officiel de l'empire, à l'initiative de construction d'un observatoire astronomique, voit une comète depuis son observatoire, le 11/09/1577, il pense que c'est un présage qui annonce une prochaine victoire militaire de l'Empire ottoman. Cependant, cette prévision était fausse, l'Empire ottoman perd cette bataille, et sous la pression de son entourage, le sultan Murad III décide la destruction de l'observatoire en 1580. Cet observatoire ne sera en fonction que durant 2 à 3 ans de 1577 à 1580. Source : Observatoire de Constantinople (d’Istanbul), https://fr.wikipedia.org/wiki/Observatoire_de_Constantinople
Ce dernier aurait créé une horloge astronomique, elle aussi détruite (?).

Bibliographie :

[1] On peut faire le pendant avec : Socrate (philosophe, condamné à mort), Pierre Abélard (théologien et philosophe, condamné), Giordano Bruno (philosophe, condamné à mort), Galilée (mathématicien, géomètre, physicien et astronome, placé en résidence surveillé ...), Baruch Spinoza (philosophe) ...
[4] Mansur al-Hallaj [Al Hallâj s’attachait à la relation à l’autre, la bonté, la quête du sens et faisait passer au second plan les rites et les usages religieux. Il a été décapité pour avoir proclamé qu’il était la « vérité »], https://fr.wikipedia.org/wiki/Mansur_al-Hallaj
[5] Al Hallâj, le Jésus de l’islam, Étienne Godinot, https://www.irnc.org/IRNC/Textes/613/Al_Hallaj_jesus_islam.pdf