Coran Sourate 4, 89
(Les hypocrites) aimeraient vous voir mécréants, comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux ! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d'allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez ; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur.
L'expression « s'ils tournent le dos », fait l'objet d'autres traductions. Selon le commentaire d'Ibn Kathir, rapportant la tradition d' As-Suddi, ceux qui ont tourné le dos sont ceux qui « ont rendu leur abandon de l’islam public » ». On retrouve cette interprétation dans certaines traductions du Coran qui remplacent alors directement « s'ils tournent le dos » par « apostats
Dans certains pays, l’apostasie entraîne des conséquences civiles : dissolution du mariage, enlèvement des enfants et privation du droit de succession.
D'une manière générale, en arabe, kafir (kâfir) désigne le mécréant, l'apostat et l'athée. Il peut aussi désigner l'hérétique et toutes sortes de dissidents politiques. Le takfîr représente la déclaration d'apostasie.
L’apostasie en islam (arabe : irtidād, ارتداد, recul, défection, rebond) est le rejet de la religion islamique par un musulman, par le fait de renier sa foi publiquement, d'insulter allah ou les prophètes de l'islam ou de professer des dogmes hétérodoxes.
Le Coran condamne explicitement dans la sourate 4 l'apostasie qui viendrait à suivre une conversion, mais pour d'autres c'est là une mauvaise interprétation que de généraliser l'injonction se trouvant dans cette sourate qui concernait une situation géopolitique particulière où l'apostat est aussi un allié de l'ennemi avec le lequel "l’État musulman" est en guerre.
Il n'existe pas de définitions et d'attitudes punitives homogènes à travers le monde musulman : on trouve ainsi de grandes différences selon les orientations politiques et les époques. Les légistes classiques (madhhab) considèrent qu'un apostat masculin doit être exécuté mais lui laissent un délai de réflexion de trois jours alors que pour la femme apostat, selon certains oulémas hanéfites, la sentence prévue est la prison à vie mais une libération est possible si elle décide de retourner à l'islam. Ces légistes se fondent essentiellement sur un hadith d'Ibn `Abbâs dans lequel il rapporte que le prophète de l'islam, Mahomet, aurait dit : « Quiconque change sa religion, tuez-le. ». Ces propos seraient rapportés par al-Boukhari, 6411.
Youssouf Omaar